CHATEAU DE MONTBRIAN 01480 MESSIMY SUR SAÔNE


lundi 13 décembre 2010

Article du progrés du



Après un nouvel incendie, mardi soir, au château de Montbrian à Messimy-sur-Saône, la piste d’un incendiaire en série se précise. Mais qui est visé et pourquoi ? Mystère
 
Un incendiaire en série ? Les gendarmes ne s’en cachent pas, la piste est prise très au sérieux, et l’affaire est « sensible ». Au point que l’enquête confiée conjointement à la brigade des recherches de Trévoux, en charge des affaires « délicates », et à la brigade de Thoissey, a bénéficié mercredi du renfort des grands spécialistes de l’incendie criminel : l’antenne lyonnaise de l’Institut national de police scientifique (INPS). Des techniciens capables de « faire parler » un tas de cendre, détecter les départs d’incendies volontaires, et l’emploi de substances accélérant le feu.
Le 29 novembre c’est la partie centrale du château de Montbrian qui avait été ravagée par les flammes. Le feu était parti d’un poêle à bois dans les sous-sols. Une cinquantaine de pompiers avait lutté deux jours contre les flammes. Une dizaine de locataires avait vu partir leur logement en fumée.
Si l’origine de cet incendie pouvait paraître accidentelle, étant donné la vétusté des lieux, le départ de feu de mardi dernier semble plus suspect. Cette fois c’est une salle de restauration de l’auberge la Calèche et les boxes des chevaux des écuries d’Astrée, attenants au château qui sont partis en fumée. De gros dégâts là encore, et même un locataire d’une maison attenante privé d’électricité après avoir été privé d’eau par l’incendie précédent. Un feu suspect, surtout quand on le rapproche de celui du 6 septembre où trois caravanes ont brûlé dans le camping du château, ainsi que de l’incendie de voitures à plusieurs reprises.
Quel but poursuit l’incendiaire ? Mystère… Le Château de Montbrian, érigé en 1690 sur l’emplacement d’une maison forte, est inscrit au titre des monuments historiques depuis janvier 1989 avec sa chapelle, ses douves et sa grille. Mais il était déjà en piteux état à l’époque du classement et n’a jamais été restauré. Propriété d’un citoyen belge, Gilbert Leroy, domicilié en Allemagne et en Afrique du Sud, il était partagé en appartements dont beaucoup de locataires dénonçaient l’insalubrité. En 2007, un conflit avec la mairie avait également défrayé la chronique concernant l’exploitation jugée illégale du camping dans le parc, puis l’installation de gens du voyage. Les gendarmes ont donc entamé un gros travail « d’environnement », des auditions tous azimuts de tous ceux qui de près ou de loin pourraient avoir une bonne raison de s’attaquer au château.
Frédéric Boudouresque